Lieux singuliers & espaces de solitude

Philmari ROJOUAN Artiste peintre Nantes

Territoires de migration où l’on voyage en construisant des œuvres dont on ne sait pas encore ce qu’elles sont ou deviendront.

Espace éphémère ou pérenne, l’atelier est aussi l’histoire dans le temps qui permet au langage de se figurer ou de s’abîmer. Il est le squelette au creux duquel la chair de la peinture se constitue.

 

L’atelier fût longtemps le lieu au sein duquel le travail de l’artiste se livrait aux regards de «visiteurs» avertis et curieux, donc disponibles . Aujourd’hui cette fréquentation attendue, espérée, a quasiment disparu au profit de la numérisation des œuvres mises en réseau souvent stériles et à destination de spécialistes et de censeurs.

La galerie d’art occulte le lieu de naissance des œuvres, le banalise, l’évacue et demeure avec les « institutions » le blanc-seing pour l’Officiel du spectacle …

C’est pourtant l’espace privilégié au sein duquel les «traces» constituent l’émergence du sens, au sein duquel les conversations peuvent s’entretenir sans obstacles ni mondanités

car c’est un espace expérimental, initial, où tout peut être montré, où tout est vu dans sa chair sans fard.

Le langage de l’atelier (intime) n’est pas le même que celui de l’exhibition.

Je suis plus à l’aise dans l’atelier qu’au vernissage, quel qu’il soit, et les musées, certes indispensables, sont l’aseptie ordonnée et froide d’un langage qui s’est tu…

 

Le « désorde » au sens littéral du terme n’est vrai que dans l’atelier.